Lisbon Meeting 10-12 November 2006, Contribution of
Lebanese CP [Fr.]
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From: Algerian Party for Democracy and Socialism, Thursday,
April 12, 2007
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Parti communiste libanais
Intervention de Moufid Katiche- membre du bureau politique
du parti communiste libanais
Lisbonne le 10/12 novembre 2006
Mes chers camarades,
Permettez-moi en introduction de remercier la direction du
parti communiste portugais, pour sa louable initiative
d'accueillir cette rencontre des partis communistes et
ouvriers du monde entier, et de nous y convier amicalement.
Les vastes sujets qui se posent � nous lors de cette
rencontre indiquent le degr� de n�cessit� de faire face �
des causes et des missions communes dans nos combats
quotidiens sur les cinq continents. Cela impose � nos
partis et � notre rassemblement de grandes responsabilit�s.
La recherche que nous menons sur le ressort du socialisme
dans des d�veloppements internationaux nouveaux, dont la
mondialisation imp�rialiste constitue le cadre g�n�ral,
nous dicte des formes d'oppositions et des missions tr�s
ressemblantes et rapproch�es : le capitalisme mondialis�
uvre � r�aliser le troisi�me volet de son h�g�monie, volet
durant lequel il aspire � se d�barrasser de tout ce qui
entrave son h�g�monie : � commencer par des attaques sur la
classe ouvri�re et son mouvement syndical. Il s'agit aussi
de se d�barrasser de toutes les contraintes pass�es, et de
minimiser le r�le des Etats dans la vie �conomique, pour
arracher les armes d'autod�fense des peuples, avec l'espoir
d'ouvrir les portes de la plan�te toute enti�re au
capitalisme. En r�sum� il s'agit pour le capitalisme de
s'affranchir de toutes les concessions qu'il a pu accomplir
depuis le si�cle dernier.
Dans les pays d�velopp�s il s'agit de d�manteler les Etats
et porter atteinte aux acquis des couches laborieuses, en
mena�ant ces derni�res de concurrence avec les travailleurs
�trangers et de fuite des capitaux vers l'ext�rieur.
Dans les pays anciennement socialistes il s'agit de
d�manteler le secteur public en le traumatisant et en y
ravivant les rapports capitalistes en son sein.
Dans les pays du tiers monde les gouvernements imposent
l'application de r�formes structurelles, la stabilit�
mon�taire et la privatisation.
En r�sum�, il s'agit pour le n�olib�ralisme d'imposer
partout dans le monde une philosophie, une voie et un
programme visant � enclencher le processus du darwinisme
social.
Dans nos pays se sont d�velopp�s et se d�veloppent des
r�sistances face � ces plans, qui changent d'appellation
suivant les besoins imp�rialistes : du � moyen Orient
�largi �, au �grand moyen Orient�, et maintenant au �
nouveau moyen Orient �, comme si l'erreur provenait de
l'appellation employ�e, et non du contenu fasciste:
l'objectif principal de ce projet est en d�finitive de
d�terminer : les conditions de vie dans cette r�gion, les
questions li�es aux hydrocarbures et les diff�rentes
ressources naturelles. Les justifications de telles
d�nominations oscillent entre : la neutralisation d'armes
de destruction massive, la guerre contre le terrorisme, la
d�fense des droits de l'homme et le renforcement de
l'assise d�mocratique.
Jusque l� on peut dire que ce plan va de l'Afghanistan �
l'Irak, et comprend la Palestine, le Liban, en passant par
les tentative d'intimidation de l'Iran, de la Syrie. Je
peux vous r�sumer ici avec fiert� une op�ration destin�e
faire �chouer un pan de ce plan au Liban, c'est-�-dire
cette salle guerre qu'� foment�e et men� Isra�l sur notre
pays l'�t� dernier :
Le plan am�ricano-sioniste pour l'instauration du � nouveau
moyen Orient � pr�supposait le r�glement du principal
probl�me auquel il a � faire face, c'est-�-dire
l'opposition libanaise repr�sent�e par le Hezbollah, afin
d'obtenir son d�sarmement ainsi que l'imposition des
conditions isra�lo-am�ricaines, pour aplanir le conflit au
moyen Orient. Cela a �t� la pierre angulaire de l'adoption
de la r�solution 1559 par le conseil de s�curit� de l'ONU,
qui a r�clam� le d�sarmement du Hezbollah. Cependant, les
r�alit�s int�rieures du Liban n'ont pas permis d'atteindre
cet objectif. La ministre am�ricaine des affaires
ext�rieures avait exprim� � Bayrout la volont� de son
gouvernement d'ex�cuter ce plan par ces propres moyens.
Cela �tait donc clair 6 mois avant l'agression. L'�volution
des �v�nements depuis montre que l'atteinte de ces
objectifs a �t� confi�e aujourd'hui � Isra�l. Consid�rer
que l'enl�vement des deux militaires isra�liens par le
Hezbollah - avec la volont� d'en faire une monnaie
d'�change contre des otages libanais - est la vraie raison
du d�clenchement de l'agression est donc simpliste et
r�ducteur. Isra�l bafoue la souverainet� libanaise
quotidiennement : sur le plan terrestre, marin, ou a�rien.
Elle continue par ailleurs de coloniser des territoires
libanais et de conserver des otages libanais.
Par cette guerre, Isra�l a voulu principalement prendre une
revanche sur le Liban et sa r�sistance victorieuse en 2000.
Elle a voulu aussi la destruction du Hezbollah, ainsi que
l'affaiblissement du Liban et de son unit�, avec qui elle
est concurrente dans de nombreux domaines, et dont elle
convoite les territoires et l'acc�s maritime. Avec ceci
elle souhaite imposer une situation de mis�re au peuple
palestinien r�sistant pour ses droits l�gitimes. Enfin, la
cr�dibilisation du gouvernement sioniste qui a remplac�
Sharon.
Quant aux Etats-Unis, emp�tr� dans le bourbier v�ritable en
Irak et en Afghanistan, leur pr�sident uvre � avancer �
petit pas, dans son plan de frappe du Hezbollah,
l'encerclement de la Syrie puis de l'Iran, qu'il pensait
facile. Il a donc entam� l'agression esp�rant un succ�s
rapide. Il a �galement repouss� toutes les tentatives de
r�aliser un cessez-le-feu hors des conditions
imp�rialistes, qui tendent � annihiler le r�le politique de
la r�sistance du peuple libanais dans la r�gion, et faire
du Liban une base am�ricaine dans le moyen-orient.
Ces objectifs �taient d�clar�s, c'est pourquoi l'agression
n'avait aucun lien avec l'objectif affich�- la lib�ration
des deux soldats isra�lien.
Cette agression a produit diverses justifications de la
part d'institutions arabes, et particuli�rement
saoudiennes, �gyptiennes et jordaniennes, qui ont vu dans
l'op�ration de prise d'otage des deux soldats isra�liens
une action aventureuse et irresponsable. Irresponsable
aussi la position du gouvernement libanais, qui s'est
d�sengag�e du combat, � travers des liens �tablis par des
responsables libanais avec les am�ricains, et qui refusent
le cessez-le-feu avant que le Hezbollah ne se rende.
De notre c�t�, en tant que parti, nous avons d�clar� d�s le
d�but notre position aux c�t�s du Hezbollah et la
r�sistance, et nous avons demand� � nos camarades dans les
villages et les villes du sud de se pr�parer � participer
au front contre l'agression, et effectivement nos camarades
ont particip� avec leurs moyens, et dix d'entre eux sont
tomb� pendant les combats. Nous avons �galement soutenu les
populations d�plac�es par les op�rations militaires, et
nous avons sollicit� le soutient mat�riel de nos camarades
� l'�tranger, et la multiplication de leurs efforts pour
d�noncer l'agression.
La r�sistance et la r�ponse ferme envers l'agresseur qui,
ainsi que l'impossibilit� isra�lienne de r�aliser ses
objectifs, ont eu un grand r�le dans la contrainte
isra�lienne et am�ricaine d'accepter un cessez-le-feu. La
r�solution 1701 qui a connu durant son adoption une lutte
farouche pour qu'elle ne reprenne pas la premi�re
formulation franco-am�ricaine, a apport� une sorte de
d�faite politique pour nous et pour la r�sistance, car elle
a donn� � Isra�l ce qu'il n'avait pu obtenir par la force,
la mise sous tutelle internationale du Liban, qui n'en a
pas besoin. Elle est aujourd'hui l'objets d'explications
diverses des pays qui ont particip� � la force
internationale au Liban. Bien que ces forces n'aient pas
pour mission de d�sarmer le Hezbollah, ni de s'ing�rer dans
les affaires libanaises, elles ont pour objectif unique
d'offrir un soutien � l'arm�e libanaise quand cela est
n�cessaire : La repr�sentante du gouvernement allemand a
d�clar� que ces forces venaient en protection d'Isra�l, et
les fran�ais oeuvrent � instaurer un contr�le a�rien au
dessus du Liban, apr�s le contr�le maritime, et certains
demandent l'instauration d'un contr�le de la fronti�re
Syro-libanaise.
Avec tout cela Isra�l continue de transgresser la
r�solution 1701, en survolant le Liban, en persistant �
coloniser des terres libanaises, en gardant les
prisonniers, d�fiant ce qu'on appelle la communaut�
internationale. Quant aux �tats unis ils ne rel�chent pas
leurs efforts pour faire adopter une nouvelle r�solution
qui permettrait aux forces internationales, en se basant
sur le septi�me d�cret de la charte des nations unies, de
d�sarmer le Hezbollah par la force.
L'agression a caus� au Liban des pertes humaines,
mat�rielles et �conomiques consid�rables : environ 1500
martyrs et plus de 5000 bless�s, des dizaines de maisons
totalement ou partiellement d�truites, en plus des pertes
et d�gradations de l'infrastructure et des �difices
�conomiques.
Cette guerre a eu des r�sultats et des cons�quences
importantes
Isra�l a obtenu une r�elle d�convenue qui pose simplement
la question de son destin et de celui de son arm�e, qui
n'avait jamais connu pareilles d�faites, et l'ennemi a
�chou� dans sa volont� de cr�er une contradiction entre la
r�sistance populaire et la r�sistance militaire. Il n'y a
pas eu de division au sein du peuple libanais dans sa
r�sistance face � l'agression.
La d�faite d'Isra�l a constitu� une r�elle victoire pour la
r�sistance libanaise, et une nouvelle preuve de la capacit�
libanaise et arabe � s'opposer � cet ennemi, et � ses
aspirations. Elle a donn� aux peuples arabes un souffle
nouveau dans leurs combats contre les divisions entre ces
peuples et les gouvernants qui se fourvoient sciemment.
La campagne internationale a laquelle ont particip� tous
les peuples du monde, et � leur avant-garde les parti
communistes et de gauche, pour d�noncer l'agression et
r�clamer un cessez-le-feu, ainsi que le jugement des
agresseurs isra�liens, a jou� un grand r�le dans l'arr�t de
la guerre. Je souhaite ici remercier l'ensemble de ceux qui
ont adh�r� � cette campagne, et vous chers camarades qui en
avez �t� � l'avant-garde.
Si cette guerre a mis en lumi�re la fragilit� de la ligue
arabe, en tant qu'organisation �loign�e de la mission pour
laquelle elle a �t� institu�e, c'est-�-dire asseoir la
solidarit� arabe, elle a �galement mis en lumi�re la
mauvaise situation dans laquelle se trouve l'organisation
des nations unies, ainsi que le conseil de s�curit� qui
paraissent �tre devenues des organisations marginales du
minist�re am�ricain des affaires �trang�res. Ces
organisations qui pourraient rester des organismes dans
lesquelles participent les Etats et les peuples, et font
avancer leurs droits et leurs exigences d'�galit�, vont
perdre leur importance et leur utilit�, si l'on ne les
reprend pas en consid�ration, et si l'on ne parvient pas �
les extraire de l'h�g�monie am�ricaine.
Chers camarades,
Les Etats unis et Isra�l continuent de tendre la situation
int�rieure libanaise, s'appuyant pour cela sur la classe
politique gouvernante, qui s'est substitu�e au pouvoir dans
des conditions d'exception. Ces forces font face � une
forte opposition traditionnelle confessionnelle dont
l'ambition ne d�passe pas le cadre �troit de la
pr�servation de ses droits, et qui uvre a �largir le
pouvoir en y incorporant des �l�ments du courant � national
libre �.
Nous ne regrettons aucunement la chute de ce gouvernement,
mais nous ne pensons pas que cela sera suffisant. Nous
avons pos� depuis longtemps et nous continuons d'ailleurs �
proposer une initiative qui inclut l'instauration d'un
gouvernement de transition dont la mission serait d'adopter
une loi �lectorale moderne qui permettrait une r�elle
repr�sentation du peuple libanais, en �lisant un nouveau
Pr�sident et un gouvernement nouveau, �lus par le
parlement. Sans cela le Liban restera en proie aux luttes
intestines, r�gionales et internationales.
Partant de l� nous adressons aux peuples du monde nos
amiti�s, nos vux de paix � travers vous camarades, et nous
appelons au soutiens du Liban et de son peuple, afin
d'emp�cher l'utilisation des r�solutions de l'Etat comme
une �p�e de Damocl�s contre notre peuple, et l'emploi de
celles-ci pour la protection d'Isra�l, dont ils ne reste
plus un pays au monde lui ressemblant au niveau de son
contenu fasciste et de ses moyens d'agression.
Nous vous appelons �galement � consid�rer la cause
palestinienne, qui est aujourd'hui la cause la plus juste
au monde, et un probl�me pour tout homme d'honneur et de
d�mocratie dans ce monde, tout comme emp�cher Bush et ses
alli�s sionistes de menacer le destin du peuple
palestinien.
Il faut �galement stopper l'effusion de sang en Irak, en
expulser les colons et laisser son peuple pr�sider � sa
propre destin�e.
Il est aussi de notre devoir chers camarades de prot�ger
les institutions nationales en Am�rique latine et au
V�n�zu�la, en Bolivie, au Br�sil et ailleurs. Il convient
aussi que l'humanit� toute enti�re de mettre fin � cette
honte que repr�sente le si�ge �conomique contre la tour
cubaine.
Il est temps de porter notre regard sur les probl�mes des
pays africains, qui souffrent de guerres anarchiques
foment�es par l'imp�rialisme, pour �purer un nombre maximum
de ce qu'ils appellent les � bouches de trop �.
� nouveau j'affirme chers camarades que le capitalisme
mondialis� a mondialis� son offensive sur les peuples, il
n'est donc pas acceptable que leurs r�sistances restent
�parpill�es.
Merci de votre attention