Lisbon Meeting 10-12 November 2006, Contribution of
Sudanese CP [Fr.]
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From: Algerian Party for Democracy and Socialism, Thursday,
April 12, 2007
http://www.midan.net , mailto:fathifadl@hotmail.com
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Rencontre de Lisbonne 10-12 novembre 2006

Contribution du PC soudanais

Depuis notre derni�re rencontre d'Ath�nes, nous avons
assist� � un d�veloppement suppl�mentaire du concept
d'intervention globale imp�rialiste. Les efforts pour
transformer l'OTAN en arme d'intervention globale
capitaliste ont gagn� du terrain. Les mod�les
d'intervention mis en uvre dans des endroits comme
l'Afghanistan et les Balkans se g�n�ralisent � grande
�chelle. Ceci a �t� particuli�rement visible dans le cas de
l'Iraq et du Liban et dans d'autres zones de crise. Face �
ses s�rieux �checs en Iraq, l'administration Bush cherche �
constituer une force de police internationale sous sa
direction. Ceci se fait par l'OTAN et sous d'autres formes,
y compris les forces de l'ONU. Ceci est particuli�rement
manifeste dans les efforts pour construire une alliance
contre l'Iran, la RPDC, et d'autres soi disant �tats voyous
selon la terminologie de l'administration Bush. Une telle
politique pr�sente des dangers s�rieux pour l'ind�pendance
des �tats, et pour le d�veloppement �conomique et social de
leurs peuples.

La campagne orchestr�e par les puissances occidentales
contre l'Iran � cause de son insistance � acqu�rir le
savoir faire nucl�aire pour des buts pacifiques, et contre
la RPDC pour sa d�tention de l'arme nucl�aire, est plut�t
comique. Cependant, avant d'aller plus loin, nous voudrions
pr�ciser notre position de principe contre la prolif�ration
des armes nucl�aires et pour le d�sarmement nucl�aire. La
campagne contre ces deux pays est une manifestation claire
de la politique du deux poids deux mesures appliqu�e par
les pays capitalistes occidentaux. Ils attaquent l'Iran et
la RPDC, tout en gardant le silence sur l'arsenal nucl�aire
et les programmes isra�liens. Ils refusent m�me
l'inspection par l'AIEA des installations et des programmes
isra�liens. Il y a des pays au-dessus des lois.

Il est de la plus haute importance que tous les efforts
soient d�ploy�s pour emp�cher la prolif�ration des armes
nucl�aires, et d'organiser des actions concert�es pour
r�aliser sans d�lai le d�sarmement nucl�aire de tous les
�tats dot�s d'armes nucl�aires.

Nous assistons en fait � une campagne d'exploitation
intensifi�e sous la forme d'une soi disant globalisation
assortie d'intervention militaire individuelle ou
collective sous des appellations diverses comme la
diffusion de la d�mocratie, la bonne gouvernance, la
protection des droits de l'homme et des minorit�s,
l'anti-terrorisme, la libert� religieuse, etc. Les outils
les plus d�sir�s pour permettre � l'administration US
d'atteindre ces soi disant objectifs tiennent en deux mots,
changement de r�gime. Nous avons vu cela en action dans des
endroits comme l'Afghanistan, Ha�ti, l'Iraq.

Le Liban a �t� la cible d'un tel d�sir de changement de
r�gime. C'�tait le sujet de la guerre d'agression
isra�lienne soutenue par les USA qui visait � �tablir un
r�gime fantoche. Il est int�ressant de noter que tous les
grands gouvernements capitalistes sont rest�s muets tandis
que la plupart des infrastructures libanaises �taient
d�truites et qu'un tiers de la population �tait jet� sur
les routes, loin de leurs villes, villages et foyers.

Nous assistons au m�me silence aujourd'hui en face des
massacres quotidiens dans les territoires palestiniens
occup�s.

En d�pit de tout cela, nous observons une r�sistance
obstin�e et une opposition des peuples du monde qui
condamnent les nouvelles tactiques des gouvernements
capitalistes. Des manifestations ont �t� organis�es partout
dans le monde contre la continuation de l'occupation de
l'Iraq, contre la guerre d'agression isra�lienne contre le
Liban soutenue par les USA et contre la politique agressive
imp�rialiste.

R�cemment, l'administration US a insist� sur le concept de
� s�curit� p�troli�re ou s�curit� �nerg�tique � qui
pourrait �tre lu comme le d�sir de contr�ler les ressources
de p�trole et de gaz dans le monde. Le pr�sident Bush s'est
ouvertement r�f�r� � ce concept dans son discours sur
l'�tat de l'Union en 2006 quand il a finalement mis en mots
ce que tous les pr�c�dents pr�sidents US n'avaient pas pu
prononcer en public. L'objectif des USA n'est pas
seulement de s'assurer l'acc�s � du gaz et du p�trole bon
march�, mais aussi d'avoir la main sur les livraisons de
ces deux produits � ses alli�s et aux autres pays comme la
Chine , le Japon et la Cor�e du sud. C'est une �vidence
bien connue que celui qui contr�le les ressources en gaz et
en p�trole contr�le le monde.

Nous avons vu en pratique que la s�curit� p�troli�re et
gazi�re est devenue, comme l'a dit un commentateur US, �
un hybride terrifiant de vieux et de nouveau ; accumulation
primitive et militarisme am�ricain coupl�s � la guerre au
terrorisme �.

Dans ce contexte, nous trouvons une nouvelle ru�e vers
l'Afrique. Le Conseil US pour les Relations Ext�rieures en
discutait ouvertement dans son nouveau rapport intitul� �
Plus que de l'humanitarisme � qui a �t� publi� en 2005, et
dans lequel il appelait � une nouvelle approche de
l'Afrique. Cette nouvelle approche, para�t-il, est dict�e
par ce qu'on appelle � l'importance strat�gique de
l'Afrique pour la politique US �. Pour les politiciens US,
le Golfe de Guin�e qui embrasse les champs on et off shore
qui s'�tendent du Nigeria � l'Angola
compte � lui seul pour 4 millions de barils par jour.

Par ces tentatives sur l'Afrique, il est important de dire
que l'imp�rialisme US pr�voit de dominer compl�tement
l'Afrique apr�s avoir domin� le Moyen Orient.

Aujourd'hui, les USA qui ont travers� un long d�clin de
leur h�g�monie �conomique, mais qui restent la puissance
capitaliste dirigeante, cherchent � obtenir la domination
globale par des moyens militaires � une �chelle qui �tait
auparavant inconcevable. La chute de l'URSS a laiss� les
USA seuls en tant que superpuissance. Dans les ann�es 90,
ils ont commenc� � avancer militairement dans des zones qui
faisaient autrefois partie de la sph�re d'influence
sovi�tique ou qui avaient �t� �pargn�es par les
superpuissances. Ainsi dans les 15 derni�res ann�es, ils
ont guerroy� ou sont intervenus militairement dans le
Golfe, la corne de l'Afrique, les Balkans, l'Afghanistan,
et la Libye.

Apr�s les �v�nements du 11 septembre 2001, les USA ont
envahi et occup� l'Afghanistan, atteignant ainsi l'Asie
centrale et la r�gion de la Caspienne avec son gaz naturel
et ses ressources p�troli�res. Imm�diatement apr�s, ils ont
envahi l'Iraq pour tenter de prendre le contr�le du p�trole
irakien et celui des pays du Golfe dans leur ensemble. De
plus, ils ont soutenu l'agression isra�lienne contre le
Liban donnant ainsi un s�v�re avertissement � la r�sistance
libanaise, � la Syrie et l'Iran de bien se tenir ou de
risquer la destruction totale.

En mena�ant de prendre le contr�le des r�serves mondiales
de p�trole par des moyens militaires, les USA ont envoy� un
message au reste du monde, contribuant � la peur et �
l'ins�curit� sur toute la plan�te.
Les USA ont engag� des attaques � pr�ventives � contre des
puissances plus petites, ont annonc� leur intention de
maintenir et de moderniser leur arsenal nucl�aire mena�ant
et ont augment� leurs d�penses militaires � un niveau sans
pr�c�dent qui d�passe les d�penses de tous les autres �tats
pris ensemble.

La crise �cologique engendr�e par l'�conomie mondiale
capitaliste � la fois menace d'effondrement la civilisation
mondiale et provoque des dommages irr�parables � la
biosph�re tout enti�re, m�me si les tendances actuelles
�taient invers�es.

Le syst�me capitaliste mondial peut par cons�quent �tre vu
comme envelopp� dans une crise ind�passable du futur de la
civilisation. Il n'est pas surprenant dans ce contexte, que
la r�sistance au syst�me croisse et s' �tende et que le
renouveau du socialisme se pr�sente comme un mouvement
socio politique et potentiellement comme un d�fi au
capitalisme. Dans certains pays capitalistes, les
travailleurs, les �tudiants, et les minorit�s r�unissent
leurs forces pour exiger que l'impossible soit rendu
possible. Les protestations de Seattle ont aid� � engendrer
un mouvement mondial anti-globalisation qui continue de
d�fier le syst�me capitaliste. Des explosions mondiales de
protestation contre la guerre en Iraq et l'agression
isra�lienne �taient les plus importantes dans l'histoire
r�cente et montrent la profondeur de l'opposition globale �
l'imp�rialisme. La r�sistance acharn�e � l'imp�rialisme en
Iraq, bien que provenant de forces nationalistes et de
fanatiques religieux ainsi que la r�sistance h�ro�que
libanaise � l'agression isra�lienne n'a pas seulement
�clair� la faiblesse de la machine militaire imp�rialiste,
mais a aussi montr� l'urgence pour les forces
progressistes, d�mocratiques et r�volutionnaires �
rejoindre les rangs et le front de la lutte contre
l'imp�rialisme.

Cuba constitue un reproche vivant pour tous ceux qui ont
abandonn� l'espoir dans le socialisme et un exemple pour
les opprim�s, avant tout pour le reste de l'Am�rique
latine. Des changements progressistes se produisent dans
des zones aussi �loign�es que le N�pal et le Venezuela. Ils
montrent les tentatives de rompre avec le capitalisme et
l'imp�rialisme et ils font partie de l'histoire actuelle.
Chavez � plusieurs fois appel� au � socialisme pour le
21�me si�cle �. En cela, il est clair qu'il ne demande pas
le renouveau d'un mod�le pr� existant, mais une nouvelle
alternative globale en prise avec les besoins du 21�me
si�cle et visant comme toujours la promotion de l'�galit�,
la coop�ration et la justice sociale. Le Venezuela alli� �
Cuba stimule le m�contentement dans d'autres parties de
l'Am�rique latine, au Br�sil, en Uruguay, en Bolivie, en
Equateur, o� les peuples changent le cours des �v�nements,
arrachant leurs droits et d�clarant la faillite et la
d�faite du � consensus de Washington �.

Il est impossible de savoir pr�cis�ment quelles formes ce
renouveau socialiste va prendre car il est en train de se
faire et sera le sujet de luttes historiques continues.
Cependant, il n'est pas utopique de croire que les
tentatives actuelles et futures pour construire le
socialisme refl�teront les le�ons historiques critiques
tir�es du pass�, autant que les conditions historiques
nouvelles qui d�finissent le pr�sent.

Le socialisme doit chercher � tourner l'�norme productivit�
de la soci�t� moderne vers d'autres fins que l'accumulation
du capital. L'exploitation du processus de travail doit
�tre �limin� � travers une auto organisation propre aux
travailleurs. Dans une soci�t� qui est socialiste,
c'est-�-dire li�e au principe selon lequel � le libre
d�veloppement de chacun est la condition pour le libre
d�veloppement de tous � (Marx et Engels, le Manifeste),
tout le monde peut avoir acc�s aux conditions de base d'une
existence libre : air et eau propres, alimentation saine,
logement d�cent, syst�me de sant� ad�quat, moyens de
transport essentiels et emploi int�ressant et r�mun�rateur.

La socialisme ne peut survivre que s'il transcende les
divisions de classe qui divisent ceux qui dirige la soci�t�
de ceux qui sont oblig�s de travailler et qui subissent
toutes les formes d'oppression qui paralysent le potentiel
humain et emp�chent les alliances sociales et
d�mocratiques. Si on peut tirer une le�on de l'exp�rience
pass�e de cr�ation du socialisme, c'est que la lutte de
classe doit �tre ins�parable des luttes pour l'�galit� des
sexes, des races, des nations, et contre les in�galit�s
dues aux handicaps, y compris politiques. Le socialisme
doit assurer l'am�lioration de l'environnement et la
protection des esp�ces en danger sur terre.

Les formes vari�es de domination non dues aux classes sont
tellement end�miques dans la soci�t� capitaliste qu'aucun
progr�s n'est possible pour surmonter l'oppression de
classe sans combattre ces autres divisions sociales. Si
l'�mancipation politique de la soci�t� bourgeoise a
constitu� l'une des bases sur laquelle une �mancipation
humaine plus large pouvait �tre construite, un obstacle
majeur � cette derni�re a �t� le fait que l'�mancipation
politique (le royaume des soi disant droits humains
inali�nables) est rest�e incompl�te sous le capitalisme.
Ceci doit en tous cas �tre surmont�.

Rosa Luxembourg insistait sur le fait que � sans �lections
g�n�rales, sans libert� de la presse sans restriction, sans
une lutte libre d'opinions, la vie meurt dans toutes les
institutions publiques, devient un semblant de vie, dans
laquelle seule la bureaucratie demeure comme �l�ment actif.
� Par cons�quent la n�cessit� d'une d�mocratie,
insistait-elle � commence simultan�ment avec les d�buts de
la destruction de la domination de classe et la
construction du socialisme �. La raison � cela n'est pas un
sens abstrait de la justice, mais une loi de la r�volution
socialiste elle-m�me. Une telle d�mocratie, non plus
formelle mais pleine de contenu �conomique et social,
constitue � la source vivante � la correction de toutes
les insuffisances inn�es des institutions socialesainsi
prend forme la vie politique active, �nergique des plus
larges masses du peuple � (Rosa Luxembourg, The Rosa
Luxembourg Reader New York, Revue mensuelle, janvier 1993).
La d�mocratie socialiste ne doit pas �tre con�ue comme
s'appliquant simplement � la sph�re politique, con�ue
�troitement, mais devrait s'�tendre � tous les aspects de
la vie publique et priv�e : l'usine, le bureau et m�me le
domicile.

[Remerciements a PADS pour la traduction en Fran�ais]